'hiver 2000, quelques courtes promenades en Bourgogne, les yeux dans la tête et des images dans les yeux. Les lumières et les émotions du banal ou de l'insolite, toutes les lumières gravées dans du pixel.
L'été 2001, continuer à parcourir la Bourgogne, les yeux dans la tête et des images dans les yeux. Autres lumières et mêmes émotions du banal ou de l'insolite, toutes les lumières gravées dans du pixel.
Et puis l'automne 2001.
L'hiver 2001, l'autre hiver.  La lumière contre la bleue froidure, la couleur du gel qui givre les pixels, toutes les lumières gravées dans de la mémoire.
Le printemps 2002, un printemps. Le matin de l'année, toutes les lumières gravées dans de la mémoire.
L'été 2002, continuer à parcourir la Bourgogne, les yeux dans la tête et des images dans les yeux. Mêmes autres lumières et mêmes émotions du banal ou de l'insolite, toutes les lumières gravées dans du pixel.
L'automne 2002, de nouveau, le renouveau inversé, un ciel  rouge et l'herbe bleue... Mais, la lumière.
L'hiver 2002, le bel hiver terminal. La lutte de la lumière contre la nuiture, un reste de couleur qui givre les pixels, toutes les lumières gravées dans de la mémoire.
Le printemps 2003, l'ébloui du matin, le matin de l'année, toutes les lumières à graver dans de la mémoire.
Et puis l'été 2003, pour un matin chaque jour, deux, trois, quatre soleils... Toutes les lumières sont dans de la mémoire.
Mais cet automne 2003 qui hésite entre soir et matin... Éteindre ou allumer le ciel... Alors, que reste la lumière.
Et s'il est un hiver 2003, autant que cela soit celui-ci. Le soir qui givre les pixels, et le matin qui les réveille, toutes les lumières gravées dans de la mémoire.

Le printemps 2004, pour rappeler ce que sont les matins et oublier les soirs, restent  les lumières de la mémoire.

Et si l'été 2004 vient, c'est un matin c'est un soir, des ombres et des lumières, toutes ne sont que par la mémoire.
C'est le temps des saisons que compte cet automne 2004, entre soir et matin, entre matin et soir, que ne se perdent ni lumières ni mémoire.
Quand encore vient l'hiver 2004, à la nuit endormie et au matin qui s'éveille, les lumières allument des pixels de  mémoire embrumés.
Oh ce printemps 2005 qui revient le matin semer dans la mémoire des pixels de lumière.
Alors les verts, alors les jaunes et les verts encore qui brûlent dans l'été 2005, qui brûlent dans la lumière. Et restent les cendres. Et restent les  pixels.
Alors si le temps des saisons ralentit, c'est l'automne 2005 qui au matin engourdit  les lumières, et au soir dépose des pixels de mémoire.
Pixels et flocons qui enneigent cet hiver 2005 empesé de givre et de glaçures, qui figent de blanc les lumières, qui brument de gris les mémoires.
Quand le printemps 2006 s'embrume, quand le matin s'échauffe, ce sont les pixels qui rendent sa lumière à la mémoire.
Il y a des clartés qui ne sont là que pour les ombres. Il y a des pixels qui ne sont là que pour la lumière. Il y a de la mémoire qui n'est que pour cet été 2006  là.
Oh, dans cet automne 2006 qu'il est difficile de retenir les gouttes de pixels qui s'écoulent le long des pentes à mémoires... Ne restent que des lambeaux de  lumières.
Il neige des flocons, il neige des pixels. Cet hiver 2006  se glace de lumières, cet hiver qu'empèse la mémoire.
Le printemps 2007 dans ce blanc de lumière retrouve sa mémoire. Au matin la brume, au soir les pixels.
L'été 2007, ces pixels qui poursuivent la lumière et s'évaporent en mémoire.
Dans cet automne 2007 les douleurs de saison s'égouttent en pixels et s'embrument des vapeurs de la mémoire.
A droite et à gauche, au-dessus et au-dessous, des flocons fondent en pixels. Et cet hiver 2007 gèle la mémoire des lumières.
Comme le printemps 2008 qui vibre de fraîcheur, les lumières bourdonnent, la mémoire tremble et les pixels s'agitent.
Croire à l'été 2008. Croire que la brillance des pixels et le scintillement des lumières  font la vérité de la mémoire.
Il y aura des brumes dans cet automne 2008, des nuages de pixels, et des gouttes de mémoire.
A l'âme est liée la mémoire, et c'est cette mémoire qui dans  la lumière froide glace la chair des pixels. Alors, est-ce vraiment cela un nouvel hiver 2008 ?
Voilà le printemps 2009 perdu qui trouve la douceur des lumières, qui retrouve la mémoire. Alors les pixels vibrent, enfin.
Et les heures, et les jours... Attraper la lumière, saisir les pixels, faire et des heures et des jours, la mémoire d'un été 2009.
C'est un vent d'automne 2009, c'est un vent gris, la lumière des pixels illumine de rémanence la mémoire. Et il fait doux, il fait calme.
Ils ont de la mémoire ces flocons de pixels qui vibrent sous la froide clarté, aux frissons de l'hiver 2009.
A la floraison des pixels, à la naissance des bourgeons, c'est une mémoire  un peu frêle qui trésit sous les lueurs du printemps 2010.
Faut-il toujours l'inventer cet éblouissement des pixels, ou croire à la lueur, aux moirures d'une mémoire tremblante dans la lumière de l'été 2010.
Les arbres se fripent, les paysages se plissent. Comment retenir les pixels qui se fanent derrière les lumières de la mémoire ? C'est l'automne 2010.
Quand la lumière s'éteint si vite, quand même les pixels en frissonnent, que peut il rester de la mémoire que gèle cet hiver 2010.
Qu'au plus vite elle vienne, la lumière, et que du bourgeonnement des pixels éclose cette mémoire d'où se réveilleront les matins du printemps 2011.
C'est toujours pareil, presque électrique, si la lumière d'été 2011 tremble de chaleur, les pixels en gerbes aspergent de mémoire regards et paysages.
Brume de pixels, brouillard et lumière en buée, c'est donc cela l'automne 2011 ? Cette saison ocre et singulière dont les jours, sans heurter ni les choses ni les lieux, en vaporisent la mémoire.
Suivre d'un œil, toucher d'une main les pixels enfouis sous la pelisse du soir. Retenir, relâcher la mémoire des bruines. Allumer, éteindre la lumière... Vraiment, l'hiver 2011 est une saison incertaine.
Des soupirs hiémaux exhalent enfin la scintillance des lumières, désomnolent les pixels et la mémoire assoupie. Le printemps 2012 respire.
Ils se terrent, les pixels, sous les ombres de l'été 2012. Quand parvient la lumière, la chaleur, alors il émerge de tous les coins une vibration de la mémoire.
Vaporisée le soir, embrumée au matin, la lumière est un halo humide. En quoi cet automne 2012 est-il plus particulier qu'un autre pour que la coulure des pixels donne à sa mémoire à venir une telle odeur d'eau ?
Quand le vent, quand la pluie. Quand la froidure, quand la brûlure de l'hiver 2012. Mais, la lumière... Et quand même s'égouttent du bout des glaces les pixels alors que la mémoire se défige, elle si grelottante.
Seront-elles là de nouveau, les lumières enfouies ? Et les pixels, est-ce qu'ils retrouveront une mémoire animée, en ce printemps 2013 qui naît ? Comme un sens du vibratoire...
Est-ce qu'il sera principal, ou même singulier, cet été 2013 ? Quand les ombres et les lumières feront de tous leurs pixels un temps de mémoire, un temps de vie. Singulier suffirait...
Il y a dans l'automne 2013 les couleurs de l'oubli. Jusqu'à quand et comment faudra-t-il lutter pour que reste la mémoire ? Mais les pixels retiennent de sa lumière les teintes subsistantes, les teintes de vie...
Voici les heures et les jours où dans la lumière figée les pixels tremblent. Les perles de mémoire tombent sur le sol d'hiver 2013, comme un grésil de décembre.
De l'avant ne reste qu'une pâle lueur, d'autres diraient une mémoire. Un nouveau printemps 2014 naîtra t'il du reliquat des lumières ? Et de quoi seront faits alors ses pixels ?
Un été 2014, unique, particulier, vraiment ? Que feront la mémoire qui en perlera et les pixels qui en couleront pour la rendre unique, particulière, cette saison ? Qu'en diront les ombres ? Et les lumières ?
C'est presque dans le repentir des matins enfuis que nait cet automne 2014. Que naissent les lumières et les ombres. Relèveront-elles la mémoire de sa chute ? La suite des jours appartient aussi aux pixels.
Il va y avoir du gris dans l'hiver 2014. De la brume et des lumières. Il y aura du noir, des pixels et de la mémoire. Des nuits qui seront peut-être plus froides que d'autres.
Alors, la lumière... Elle est ? N'est pas ? N'est plus ? C'est la question des ombres. Que disent les pixels et à laquelle répond la mémoire. Que sera le printemps 2015 ? Que dira-t-il au futur ?
Une ligne. Une fuite. C'est la ligne de fuite et le retour des lumières. Et des ombres. Les pixels et la mémoire sont restés. Il faudra les retrouver... L'été 2015 est fait pour cela.
De la chute des saisons qui le précèdent l'automne 2015 se rédempte. Alors les lumières et les pixels fusionnent à s'en éblouir la mémoire. Paysages et odeurs bruissent du matin, du soir...
Si l'on croit trop aux lumières, alors quelle est la vérité des pixels ? Et où se trouve celle de la mémoire ? Sous les frimas de cet hiver 2015 les jours se rencognent pour l'attendre.
Après la giboulée le printemps 2016 pose des grains de lumière, dépose ses pixels en gouttes, et c'est alors la rosée de la mémoire qui s'étend sur un sol nouveau-né.
L'été 2016 est.  Mais que sera- t'il ? Il va créer une mémoire du présent. Du passé qu'eurent les autres il a gagné et garde les lumières. Peut-être conservera-t-il, comme ses futurs, les pixels et les ombres.
Les temps finissent, les temps commencent. Dire de l'automne 2016 qu'il commence c'est penser qu'il finira. Mais non, les lumières ne parlent que du présent. Elles diront la mémoire lorsqu'elles seront pixels. Eteintes, allumées. Là, même les ombres se disent présentes. Vivantes.
C'est brume, c'est brouillard. C'est pluie, c'est venture. C'est l'hiver, c'est hier. C'est aujourd'hui. C'est l'hiver et ce sont alors les pixels qui saisissent les lumières. Puis partout, dans la brume ou dans le vent, la mémoire s'empare du jour, du moment. Elle retient l'hiver 2016.
Dans la senteur des sarments du soir ou à la brune le printemps 2017, évanescent de lumières, lâche des pixels sur des prés de mémoire. Et le brouillard s'éteint, et la vie repart.
C'est l'été 2017 qui seul fixe et valide le cours des saisons précédentes, suivantes. Encore, toujours. La strate de mémoire qu'il déposera sera-t-elle aussi solide, inscrite et définitive, que celles de tous les étés autres ? Les pixels vibrillent dans la lumière montante. Dans l'ombre aussi.
Voici le temps de la perte. Mais l'automne 2017 nait, pourtant et malgré la perte, malgré l'absence. Comme l'absence répond à la lumière, les pixels la saisissent. La mémoire aussi. Elle ne perd rien des saisons supplémentaires.
On dirait l'hiver 2017, oui. Celui qui écrase et enfouit les saisons dans le cimetière des absences. La mémoire se fait lourde et s'enlise. Les pixels émergent des boues et des neiges. Reste la lumière. La lumière.
Et il revient, ce printemps 2018. Et elles reviennent ces lumières... A peine saisies dans les pixels. Tout juste suintant de la nouvelle rosée, la mémoire s'écoule, s'égoutte.
Il fallait y croire qu'il reviendrait, l'été 2018. Que la lumière pousserait les ombres à la bascule. Que la mémoire flétrie, étouffée, repenserait à respirer. Que les pixels renaîtraient un jour. Il faut y croire. C'est bien l'été, ce jour.
La lumière commence à tanguer. Les pixels flageolent à la fuite des éclats. Car en cet automne 2018 il y aura de la perte, comme à chaque, comme à tous. Ne rien perdre, la mémoire est là. Pour cela. Pour le reste aussi.
Dans cet hiver 2018 les lumières passeront en silence. Figés dans la gelure les pixels ne seront pas recueillis. Ou si peu. Ils resteront donc dans une ombre sans mémoire.
Les ombres vont se remettre de l'éclipse de la lumière. Elle reviendront. Et les pixels de l'absence des couleurs. Elles reviennent. La mémoire se souviendra d'elle- même qu'il y eut un printemps 2019, des printemps. Qu'il en est.
Voilà, il faut le voir revenu, l'été 2019, avec ses aubes et ses soirs, ses nimbes de pixels et ses nues de mémoire. Il faut la savoir retrouvée, la saison. Les ombres et les lumières parties, puis toujours recommencées.
C'est une saison qui se fane, ocre et mordorée, l'automne 2019... Et comme dans tous ses pareils les feuilles s'accrochent à la lumière, les paysages à la mémoire et les pixels à la pluie.
L'hiver 2019 a des lumières décennales. La mémoire poussera. Elle passera l'année, malgré tout... Les pixels suivront, comme des gouttes perlant du chas d'une aiguille.
Le scintillement des lumières a repris. La mémoire s'éveille sourdement, s'élève par dessus les remugles anciens. S'ébroue, pareille à un papillon naissant. Puis les pixels papillonneront eux-aussi, comme des reflets irisés dans la douceur de ce printemps 2020.
Au sortir du trou, au sortir d'un temps percé par les miasmes les lumières n'ont pas fui. Elles surgissent de nouveau, tapissant la mémoire de fleurs vives comme des pixels. C'est l'été 2020 d'une fébrile remembrance, venue de rien, venue de peu.
Et vient l'automne 2020. cette saison qui, même étiolante, conserve aux ombres leurs couleurs et réinvente leurs raisons. Alors tombent en pixels les lumières, dans les brumes, dans les pluies. La mémoire suit le cours des rues, le cours des ruisseaux.
Le revoilà, l'hiver 2020, toujours si plein de ses courts jours... Et tant qu'il lui reste un peu de lumière il gardera la mémoire des ombres. Aussi pâles, aussi rares, les pixels seront là pour le lui rappeler.
Rien des lumières de ce printemps 2021 ne tombera en sclérose. Tout, ombres et pixels, des instants de mémoire et des laps éphémères, s'échappera en fins filets ou en rais opalins bien au delà des confinements de l'époque.
Des brumes aux canicules de cet été 2021, des soirs et des matins, de l'air et des eaux, les pixels jaillissent en gerbes, s'accrochent aux atomes et fabriquent une mémoire. Dont il ne restera bientôt plus qu'une rasante lumière. Mais, même faible et élavée, elle saura iriser les ombres.
A la bascule des étés, juste avant la chute des lumières de l'automne 2021, elles persistent, les ombres. Ne s'effaceront qu'aux derniers pixels des nuits tombantes. Il en restera toujours une rémanente mémoire.
Aux confins des saisons, l'hiver 2021 se lève engourdi. Alors, des lumières sans contraintes, des pixels floconneux,  les ombres anémiées d'un âge pandémique. Mais la mémoire saura rester libre et légère, hors des pesanteurs hiémales.
Au temps des amandiers les fleurs, au printemps 2022 la lumière, aux paysages de la  la mémoire les senteurs vaporeuses. Il restera aux pixels de garder de cette saison une vibrante souvenance.
Quand au matin monte la brume et qu'au soir descend la lumière, les bistres suivent et les pixels s'y accrochent. De tous, des clairs et des sombres, une souvenance d'été 2022  viendra. Elle subsistera en cette saison comme elle a subsisté en toutes les autres. L'ombre est une substance de la mémoire.
L'ocre des pixels vire au gris à la tombée des brouillards. Les couleurs de la mémoire n'en seront pas attristées. Les ombres de l'automne 2022, pas plus. Quant à la lumière, elle supporte la brume.
Et c'est alors la fin des saisons puisque l'hiver 2022 enferme ses lumières, restreint ses ombres et dépose avec parcimonie des pixels anémiés sur le givre des matins.
Les matins vont ventiler leurs brumes, les rameaux dissoudre leurs givres. De ce printemps 2023, de la première douceur des lumières, même des ombres, il faudra garder une mémoire. Il est à croire que tous ces pixels s'en chargeront...
C'est bien l'été 2023, cette saison des torpeurs lancinantes ? Cette saison où les ombres expriment plus que de la lumière, où les pixels ne savent quelles couleurs fixer, de celles qui dessineront les prémices d'une mémoire...
C'est toujours la même ombre, et ce n'est jamais la même lumière. Ce n'est jamais rien d'autre qu'une saison, un automne 2023. Mais c'est la seule qui sait teindre les pixels et donner un ocre éclat à la mémoire...

t-Julien, village du nord-est bourguignon,

oint de rencontre géographique de ces promenades du hasard et fenêtre d'ouverture sur la mémoire de ce site.

hercher et trouver une raison valable de la création de ce carnet d'images ne me parait pas possible.

 

 

 

'est une histoire de vie qui déplace la géographie de cet espace et la dépose en pleine rue, en pleine ville de Dijon. Mais l'ouverture persiste dans l'entrebâillement que lui laissent les toits citadins.

etit espace d'une vie transitoire qui, même si elle se racornit, n'empêche rien de l'ouverture aux espaces hotographiques...

'est encore ailleurs qu'il faut  suivre la géographie de la vie. La vie est émouvante. Ici, Veuvey, sans grands monts, dans la vallée, face à de larges paysages. Où rien d'une image ne se trouve rabougri.
 

l faudra donc en rester au besoin  simple de voir se constituer une mémoire des instants, des émotions instantanées et, loin de la belle image, loin des nimbes de l'esthétisme, à cette volonté espérée que ceux qui la feuillettent y trouveront un écho sensible à leurs propres regards, comme une hotographie personnelle, peut-être. Et s'ils ne l'y trouvent pas, alors, il y a toujours un poète pour affirmer qu'il n'est pas de regret plus lancinant que le regret des choses qui n'ont jamais été...